11 septembre 2017 Suzanne Sirois

11 septembre – Une journée de partage et de beauté…

Qui ne se souvient pas de ce qu’il faisait le 11 septembre 2001. J’étais pour ma part dans ma voiture en direction de la maison après un quart de travail. Je prévoyais certainement faire du lavage ou avancer le repas du soir…  J’écoutais Indicatif Présent, une émission de radio animée par  Marie-France Bazzo, quand tout à coup le rythme de l’émission a basculé dans une émotion intense, de la stupéfaction certainement, de la panique? Peut-être bien aussi.

J’étais une jeune mère et j’étais très loin d’être intéressée par la géopolitique et si les tensions internationales arrivaient jusqu’à moi, je tournais de façon désintéressée les pages du journal pour aller bien vite à la section Arts et Spectacles ou encore aux pages de l’actualité québécoise.

Le 11 septembre 2001 a été la journée où j’ai commencé à prendre le pouls du monde de façon plus concrète. J’avais certes marché, à l’adolescence, pour la marche 2/3 et au Cégep j’écrivais des lettres pour des prisonniers que parrainait Amnistie Internationale, mais même si mes actions semblaient concrètes, tout ça se passait bien loin. Cet ailleurs semblait me protéger et protéger les miens de toutes les horreurs.

Ce matin-là de septembre, j’ai pris conscience du poids de nos actions, et de nos inactions surtout, j’ai alors compris qu’elles avaient des incidences sur la vie quotidienne des gens bien loin de moi. J’ai aussi appris de nouveaux concepts, même si j’en connaissais le vocabulaire ; comme « radicalisation » et « terrorisme » entre autres.

J’ai alors compris que mon monde changerait et j’ai aussi appris qu’ailleurs c’était bien pire encore.

Cet événement, bien que terrible, bien qu’effroyable, bien qu’hallucinant de haine, m’a ouvert le cœur et l’âme à l’autre, l’étranger, à ce voisin qui vient de loin, mais à celui aussi qui vient de la même place que moi et à qui je n’avais jamais parlé, je n’avais jamais essayé de bâtir des ponts entre mes croyances, mes peurs, mes désirs, mes rêves et les leurs.

J’ai eu une envie, une soif même de connecter avec l’humain en chacun de nous. Les images ont été assez puissantes pour que je les revoie clairement, juste en fermant les yeux si j’y pense. 16 ans après, je me souviens du lieu, des impressions et de mes frissons aussi.

  1. Il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi? Au-delà de l’ouverture aux autres, de l’envie d’apprendre et de comprendre pourquoi ces choses arrivent. Quoi faire pour rendre le monde meilleur. Plus beau?

C’est à l’été 2002 que je suis tombée sur un encart quelque part (je ne rappelle plus où, ni qui) qui appelait tout le monde à faire un « attentat terroriste ludique et poétique » pour que le 11 septembre soit aussi un jour de partage et de beauté. Il suffisait de prendre un livre qu’on aimait dans notre bibliothèque, d’y écrire une dédicace et de le laisser sur un banc de parc, d’autobus, de train… Sur la table d’un café même.

J’ai répondu à cet appel et depuis le 11 septembre 2002, tous les ans je laisse trainer un livre. Je fais mon « attentat ludique et poétique », je dédicace un livre qui m’a touché et je le fais voyager à la rencontre de l’autre.

Et si on s’y mettait tous ensemble?

Je rêve de trouver un jour, un de vos livres dédicacés à la beauté du monde et de connecter avec ce qui vous touche.

Namasté!

Julie Deblois,

Blogueuse Yoga Rondeurs