Ahimsa VS la vraie vie…

Ahimsa VS la vraie vie…

Ma pratique de yoga depuis le tout début, je la base sur Ahimsa, la bienveillance, la non-violence.

Ce Sankalpa de ma pratique m’est venue tout naturellement, car c’est avec le yoga que j’ai appris à être plus bienveillante avec moi-même. Tant envers mon corps qu’envers mon esprit critique, qui continuellement avait et a encore souvent, quelque chose à redire sur tout!

Mon enseignante Suzanne Sirois nous répète souvent que toute souffrance pouvant être évitée se doit de l’être… Ce que j’essaie aussi d’inclure dans ma pratique yogique quotidienne.

Pourtant en ce moment, je n’éprouve pas beaucoup de bienveillance et je souffre beaucoup!

Je suis peut-être trop sensible et on me dit très émotive, mais en ce moment rien ne vibre avec la paix, la joie, la bienveillance et la non-violence à l’intérieur de moi.

Je me sens révoltée et impuissante!

Ce qui se passe en ce moment aux États-Unis me trouble énormément.

Ce qui se passe ici aussi!

Surtout le déni.

Le déni des gens face à ce que d’autres peuvent ressentir et qu’ils nous expriment.

Moi en tant que femme blanche, comment pourrais-je savoir ce que vis une femme noire?

Alors, dites-moi comment il me serait possible d’affirmer ou d’infirmer que cette personne vit du racisme assez souvent pour en avoir mal au cœur, au corps et à l’âme? Comment les autres font pour le faire?

Étant une personne militante depuis l’adolescence, je sais combien nous pouvons avoir une vision tunnel de nos causes. Nous réfléchissons et agissons pour faire avancer la société dans l’angle de notre sujet.

Je suis entre autres sujets, militante pour la diversité corporelle, pourtant jamais il ne m’est venu à l’esprit avant cette semaine, que dans la diversité corporelle venait aussi la diversité d’origines diverses!

Je pourrais me justifier en me disant que c’est parce que pour moi ce fait est acquis et que je ne suis pas une personne qui différencie les gens selon leurs origines ethniques…

Mais si je prends un pas de recul et que j’y pense vraiment, je dois admettre ceci : Il m’arrive moi aussi d’avoir des biais (qu’ils soient positifs ou négatifs) envers des communautés différentes de la mienne.

On ne naît pas avec les préjugés, mais on est éduqué dans un monde qui en contient et nous grandissons tous avec nos privilèges et nos désavantages et comme beaucoup, nous pensons que les gens qui nous entourent partagent les mêmes que nous.

Alors voici, je me pose cette question : comme pratiquante et prof de yoga, comme être humain dotée d’une sensibilité certaine et d’assez d’intelligence pour comprendre que c’est uniquement ensemble, dans un front commun qu’on peut peut-être arriver à faire changer les choses : Qu’est-ce que je peux faire pour aider dans ce débat qui fait rage?

Comment aider les personnes racisées à ce qu’elles n’aient plus peur quand elles sont hors de chez eux?

Bien sûr, ce ne sont pas toutes les personnes racisées qui se font tuer au coin des rues, mais je suis persuadée que toutes doivent vivre de micros-agressions au fil des jours. Quand ce ne sont pas des agressions tout court.

Moi en étant grosse (bien en chair, rondoudou, ronde, dodue et tous les euphémismes qui existent, si le mot « grosse » vous fait mal aux yeux) j’en vis tous les jours de ces micros-agressions et en tant que femme, j’ai souvent peur de marcher seule dans la rue le soir… Je n’ose imaginer si en plus j’avais une couleur de peau qui me différencie encore plus clairement!

Comment je peux avec Ahimsa et ce principe de non-souffrance aider à améliorer le monde? Comment je peux prendre part au débat, sans prendre la place de ceux et celles qui doivent/veulent prendre la parole et qui ont besoin d’être entendus?

Comment le faire sans blesser encore plus, sans y mettre mon grain de sel blanc, qui ne ressent pas dans ma chair et mon âme tous enjeux liés à ce qui arrive?

Je veux y prendre part, à ma façon, car je n’accepte pas de vivre dans une société qui exclut et qui bafoue les uns et les autres… Je lance ici mes réflexions (qui sont ma foi, sommes toutes assez pareilles que pour la diversité corporelle…) :

  • Ne jamais accepter de rire et même d’ignorer les propos racistes, même quand ils viennent sous le couvert d’une « bien bonne blague »
  • Arrêter de demander à toutes les personnes racisées (que je ne connais pas ou très peu) d’où elles viennent (ça doit tu être achalant ça hein? Comme de demander à quelqu’un son poids, son orientation sexuelle, etc.)
  • Essayer de ne pas présumer… Présumer qu’une personne haïtienne danse mieux que moi, qu’un homme latino est forcément un don Juan, qu’une personne ayant un nom à consonance arabe soit automatiquement musulmane… Et je suis certaine qu’il y en a des centaines de présomptions, des pires et des meilleures…
  • Me poser la question suivante : pourquoi dans mon entourage yogique n’y a-t-il pas plus de personnes racisées? Se sentent-elles les bienvenues?

Je voudrais être une alliée, comme je sais qu’il y a des alliés tout autour de moi pour la diversité corporelle, comme il y en a pour la communauté LGBTQ++.

Est-ce déjà le moment de l’être ou dois-je simplement écouter, apprendre et ensuite me joindre à eux?

En attendant de trouver la réponse, je médite sur RAMADASA qui chante la guérison…

Julie Deblois

Professeure du

Collectif Yoga Rondeurs

 

 


 

Une belle version du mantra proposé par Julie : https://www.youtube.com/watch?v=VzlZC1n9Qjc

Mirabai Ceiba | Ra Ma Da Sa (mantra de guérison)


 

C’est à faire pleurer : 9 femmes sur 10 n’aiment pas leur corps

C’est à faire pleurer : 9 femmes sur 10 n’aiment pas leur corps. Chez les jeunes filles et les adolescentes, on parle d’une fille sur deux.

Ces chiffres ne sont pas que des statistiques. Derrière eux, se trouvent des filles et des femmes qui ont mal, qui ne s’aiment pas, qui ne se trouvent pas belles.

D’ailleurs, une enquête exclusive de Glamour (qui date un peu, remarquez…) révélait que 97% des femmes sont cruelles envers leur corps quotidiennement. En moyenne, les participantes auraient consigné 13 pensées négatives sur leur corps en 24h.

Est-ce que cela vous surprend? Moi, ça m’attriste profondément.

La récente campagne de sensibilisation de Vêtements Mandala démontre que la tendance à s’autoflageller est malheureusement encore bien présente aujourd’hui. Témoins de la souffrance des femmes, les propriétaires et leurs ambassadrices unissent leur voix pour lever le voile sur l’ampleur de ce phénomène de non-acceptation de soi  (voir l’article suivant : https://vetementsmandala.com/blogs/news/ces-jugements-qui-nous-hantent).

Comme le souligne Mikaël Bergeron dans LA VIE EN GROS :  « On tombe facilement dans le trop méchant, dans le trop brut, dans le trop violent. »

Si la bienveillance (Ahimsa) est une des grandes clés du bonheur, selon la philosophie du yoga, l’amour de soi devient un incontournable! Oui, cet appel à la bienveillance est en fait un appel à l’amour!

À l’aube de la prochaine décennie, mon souhait le plus cher est que nous plongions toute ensemble dans l’acceptation et dans la bienveillance!

Osons poser un regard différent sur nous, notre corps, notre temple, comme je me plais à le dire souvent.  Après tout, être bienveillant, c’est développer un respect immense pour qui nous sommes, ici et maintenant. Osons aimer qui nous sommes.

Je vous invite à vous laisser porter par les mots de Mikaël Bergeron :

Aimez-vous.

Appréciez qui vous êtes.

Vos failles, vos beautés, vos travers, vos forces, vos fragilités, vos singularités, vos étonnements, vos frustrations, vos limites, vos capacités, vos essais, vos idées tordues, vos passions, vos cicatrices, vos révoltes, vos gaffes, vos réussites, vos goûts, vos rêves, vos envies, vos craintes, vos frissons, vos excitations, vos instincts.

La vie est trop courte pour perdre du temps à ne pas s’aimer.

Je dis: AIMONS-NOUS! Accueillons qui nous sommes dans toute notre beauté et notre vulnérabilité. Cultivons des pensées positives par rapport à nous-mêmes. Offrons nos plus beaux compliments aux femmes qui nous entourent. Acceptons de recevoir les plus beaux compliments des femmes qui nous entourent. Faisons de la bienveillance notre allié. Et, ensemble, transformons notre regard et rayonnons d’amour pour nous et pour les autres!

Offrons cet héritage à nos filles…

NAMASTÉ!

Suzanne


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AHIMSA – Dans son aspect plus personnel

En faisant une peu recherche pour le billet que nous voulions écrire sur un de nos principes favoris dans la philosophie du yoga, nous sommes tombées sur cet article de Dominique Tremblay qui souligne admirablement bien l’angle que nous voulions aborder dans ce vaste sujet qu’est la bienveillance (Ahimsa).

Dans cet article, Dominique Tremblay souligne que :

« Le yoga, par son approche non compétitive, nous invite à s’offrir un espace de bonté. Nous sommes tellement habitués à performer, à « faire », à exécuter… Ici, on nous invite plutôt à être. »

Dans son aspect plus personnel, Ahimsa nous invite à plus de bienveillance envers nous-même, plus de douceur pour l’être humain que nous sommes. Ce principe nous amène à devenir une amie pour soi et à faire taire ce saboteur, cette bête féroce et empoisonnante, qui nous conforte dans des pensées limitantes.

Il nous invite à choisir de ne pas se juger…, à ne pas se juger pour ce que nous avons fait ou pas fait…, à ne pas se juger pour avoir réagi autrement que calmement…

Combien de fois se met-on trop de pression pour réussir?

Réussir à être une femme épanouie, une blonde présente, une mère calme, une fille dont on peut être fier, une employée dévouée. Réussir à répondre à nos attentes et à celles des autres.

Cette pression viendra évidemment avec son lot de souffrance, tel que : avoir l’impression d’échouer, ne pas prendre soin de nous comme on le voudrait, ne pas être aussi zen et calme que l’on le souhaiterait.

N’est-ce pas essoufflant de vouloir exceller partout et être tout à la fois?

Comme le dit si justement Dominique Tremblay :

« La bienveillance, c’est de développer un respect immense pour tout ce que nous sommes. Sombre ou lumineux, calme ou agité, souffrant ou en paix. C’est une constante adaptation afin que tout ce qui nous compose trouve son équilibre. La pratique du yoga saura assurément nous aider sur ce chemin. »

Et la bonne nouvelle c’est que cette bienveillance s’étendra bien davantage…

NAMASTÉ!

L’Équipe Yoga Rondeurs

 

Pour lire l’article de Dominique Tremblay: https://www.lavoixdelest.ca/le-plus/la-bienveillance-dans-la-pratique-du-yoga-3f0499c61f4d1c51d852c062d18720f3

 

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