14 juillet 2017 Suzanne Sirois

Bouder son tapis – Billet de Julie

Mother and daughter sitting on a jetty with lake and forest in front

Avez-vous déjà boudé votre tapis? Avez-vous déjà senti que vous n’aviez plus rien en commun avec lui? D’être en bagarre avec ce que vous ressentez lorsque vous vous installez dessus?

Je suis en panne des asanas.
Plus je connais le yoga, moins je me sens à l’aise sur mon tapis.

Ce que je faisais de façon naturelle et avec candeur avant, je le fais maintenant en ayant un enfant boudeur intérieur! Je me dis que je devrais être meilleure, que je devrais me sentir plus en paix avec le souffle, les mouvements.

Cette façon de penser est tout le contraire du yoga, tout le contraire de comment doit se vivre le yoga.

Il y a un voile entre mon tapis et moi… Une brume qui le cache à ma bonne humeur, à ma joie enfantine de m’y retrouver, de sentir ce qui est là dans l’instant présent.

Peut-être avez-vous aussi eu une « panne de désir » envers votre tapis. Pas nécessairement par manque d’amour, mais bien par manque de temps, par des blessures et un corps douloureux ou simplement par usure du temps qui passe…

Peut-être aussi êtes-vous comme moi.

Vous sentez la braise encore bien là, bien chaude et que le tapis vous appelle ou qu’une petite voix en vous (la mienne ressemble à celle rieuse de ma prof et amie Suzanne Sirois), vous chuchote de retourner dessus!

« Retourne sur ton tapis »

Même si le yoga c’est bien plus que les Asanas, que je pratique bien des branches du yoga tous les jours, je ressens au fond de moi qu’il est temps que je me réconcilie avec ce que je suis ici et maintenant sur mon tapis.

Que je pratique mon souffle ailleurs que dans mes pensées et que je quitte la méditation (ma tête) pour entrer dans mon corps qui m’a fait bien souffrir dans les derniers mois, que je me réconcilie avec son image et que je pratique la bienveillance dans le mouvement.

Prendre soin de soi, c’est aussi se donner le mandat de se dépasser, d’aller plus loin que ses jugements, ses peurs et ses bouderies. C’est être le meilleur des allié, dérouler son tapis, faire Tadasana et pourquoi pas, se payer la traite avec un Virabhadrasana (le guerrier) sortir toutes griffes dehors et sortir la langue et rire! Parce que moi, ça me fait rire faire ça!  Poursuivre en acceptant que Vrkasana (l’arbre) pourrait ne pas tenir en équilibre, respirer et observer pourquoi j’aime tant cette position aussi… Respirer et en profiter…

Réaliser que cette panne, cette querelle, n’était qu’au fond une peur bien enfouie de ne pas être parfaite, comprendre enfin que la perfection n’est pas le yoga. Parce que le yoga c’est mettre un trait d’union entre le commencement et la fin de la séance. C’est l’observation de ce qui est dans l’instant et de respirer et de s’aimer.

En tout cas, pour l’instant c’est le centre de ma pratique… La bienveillance, la main tendue vers ce qui va et ce qui ne va pas en moi.

Et vous? Comment se porte votre pratique?

Namasté!
  Julie Deblois
Étudiante, Formation professorale chez Yoga Rondeurs